Le chlamydosaurus kinghi ou lézard à collerette

Par Philippe Firmin ipfirmin@club-internet.fr

 

Fiche technique :

Nom latin : Chlamydosaurus kinghi

Nom commun : Lézard à collerette

Famille : Le chlamydosaurus appartient à la famille des agamidés

Taille : Un mâle adulte peut atteindre jusqu’à 90 cm, dont les ¾ pour la queue, tandis que sa collerette peut mesurer près de 30 cm de diamètre. Les femelles quant à elles sont plus petites et ont une collerette moins importante que les mâles.

Origine : Ils sont originaires d’Australie et de Nouvelle-Guinée. Mais les animaux que l’on trouve dans le commerce viennent de Nouvelle-Guinée uniquement (puisque l’Australie a depuis longtemps interdit l’export des animaux vivant dans le pays).

Mœurs : Le chlamydosaurus est un lézard arboricole que l’on rencontre aussi bien dans les forêts broussailleuses que dans les steppes boisées. Il faudra tenir compte de sa faculté et de son plaisir à grimper lors de l’aménagement de son terrarium.

Comportement social : Le lézard à collerette est très sociable. Il est même recommandé de faire cohabiter plusieurs individus de chaque sexe (il faut tout de même qu’il y ait davantage de femelles que de mâles) dans un terrarium. Cela permet une meilleure reproduction car le mâle dominant est stimulé par la présence de rivaux et féconde ainsi plus de femelles.

C’est lorsqu’il est effrayé que le chlamydosaurus est le plus beau. En effet, pour paraître plus gros et ainsi faire fuire ses prédateurs, il déploie sa magnifique " collerette " (qui peut parfois prendre des tonds jaunes orangés pour les plus beaux spécimens) tout en ouvrant grand sa gueule. Et s’il voit que la ruse ne prend pas, il s’en va tout simplement en courant debout sur ses pattes postérieures.

Terrarium : Etant arboricole et très vivace, il lui faudra un terrarium assez haut et assez spacieux. Pour information, je maintiens mes spécimens dans un terrarium de 150 x 60 x 120 pour les couples et de 100 x 60 x 120 pour les solitaires. Ce terrarium sera aménagé de cette façon :

_ Il n’est pas nécessaire de placer du substrat car le chlamydosaurus ne descend qu’assez rarement de ses perchoirs. Il est tout à fait possible de mettre du sable pour reptiles ou, si votre portefeuille préfère compte tenu de la taille du terrarium, des copeaux spécial reptiles (Retibark de Zoomed par exemple).

_ On placera un grand nombre de branches et d’écorces bien fixées entre elles (collées si nécessaire) pour résister aux assauts de l’animal à la musculature et à la force impressionnante pour sa taille. L’une de ces branches sera placée à l’horizontale près d’une source de chaleur placée en hauteur, une lampe en céramique par exemple. On placera autant de ces " perchoirs chauds " qu’il y aura de spécimens dans le terrarium, afin que chacun puisse se réchauffer correctement.

_ Comme pour la plus part des reptiles, le lézard à collerette a besoin d’une cachette, bien à l’écart des regards. Celle-ci se trouvera en hauteur, de préférence.

_ Un récipient d’eau sera mit à sa disposition. Celui-ci ne sera ni trop grand ni trop profond. L’eau qu’il contient sera changée tous les jours. On placera cette eau sur le câble chauffant pour maintenir une bonne hygrométrie.

_ On pulvérisera aussi chaque jour le terrarium et l’animal d’eau, ce qui lui permettra de boire les gouttelettes sur les vitres, mais aussi de ne pas se déshydrater.

Températures et hygrométrie : La température du terrarium devra être assez élevée, le jour elle sera de 30°C environ avec un point chaud à 35°C. La nuit, la température sera abaissée de 8 ou 9°C. La principale source de chaleur sera une lampe chauffante en céramique et sera placée dans une moitié du terrarium, à proximité d’une branche pour l’animal. Il est aussi conseillé de placer un câble chauffant au sol et de mettre sur celui-ci le récipient d’eau afin de maintenir une certaine hygrométrie.

L’hygrométrie justement varie selon l’origine du spécimen : un animal de Nouvelle-Guinée aura besoin d’un taux d’humidité fort tandis qu’un animal provenant d’Australie aura besoin d’une hygrométrie plus faible.

Il est impératif de pulvériser le chlamydosaurus d’eau TOUS LES JOURS, ce qui lui permet en même temps de boire et de réguler sa température interne. Pour les juvéniles, cette pulvérisation s’effectuera au moins deux fois par jour.

Eclairage : Le chlamydosaurus a besoin d’un tube diffusant UVA / UVB. Il faudra prêter une attention particulière à la fixation de ce tube car l’animal a tendance à s’y suspendre.

Le cycle d’éclairage sera de 14 h de jour et de 10 h de nuit. Mais il est nécessaire d’instaurer, comme pour le pogona, une période de repos qui durera 6 semaines environ. Pendant cette période, la température sera abaissée lentement à 22°C le jour et à 16°C la nuit. Le cycle d’éclairage quant à lui descendra progressivement à 10 h de jour et 14 h de nuit. Au bout de ces 6 semaines, on remontera doucement température et éclairage jusqu’à la normale.

Cette période de semi-hibernation permettra une meilleure reproduction et une meilleure santé des animaux.

Alimentation : Le régime du chlamydosaurus est exclusivement carnivore. En effet, en liberté, il mange toute sorte de petites bêtes qui lui passent sous la main : insectes en tous genres, lézards, petits serpents, rongeurs, oiseaux, œufs...

En captivité, ils seront nourris comme la plus part des autres lézards carnivores : criquets et grillons (qui formeront la base alimentaire), blattes, vers de farine (en petites quantités), teignes de ruche (en petites quantités) et souriceaux.

Les proies devront être saupoudrées de calcium et phosphore :

_ Tous les jours pour les jeunes en pleine croissance et les femelles avant la ponte

_2 fois par semaine pour les adultes en temps normal.

Différences sexuelles : Comme pour la majorité des agamidés, le sexage est délicat, et ce même à l’age adulte. Il existe cependant quelques moyens, mais qui ne sont pas fiables à 100% : le mâle possède des pores fémoraux ; il possède également 2 excroissances à la base de la queue et sa collerette est bien plus importante que celle de la femelle.

Reproduction : Le lézard à collerette est assez facile à reproduire en captivité, mais il y a certains " paramètres " à respecter :

_Les animaux que vous souhaitez reproduire doivent être en bonne santé et âgés d’au moins 2 ans

_Vous devez instaurer une période de repos de 6 semaines pendant laquelle la température sera de 22°C le jour et 16°C la nuit, la période de jour sera de 10 heures, l’hygrométrie sera abaissée. On ne nourrira plus l’animal qu’une fois par semaine. Au bout de ces 6 semaines, on rétablira lentement les paramètres normaux du terrarium. Quelques semaines plus tard, le mâle commencera à faire la cour à la femelle.

_Il est préférable de posséder plusieurs mâles afin d’obtenir une meilleure reproduction. Mais l’inconvénient de cette méthode est que seul le mâle dominant fécondera les femelles. Voici une des solutions à ce problème : si l’on possède par exemple 2 mâles et 4 femelles, on divise le terrarium en deux parties séparées par une cloison transparente (verre, plastique...) et l’on place ensuite 1 mâle et 2 femelles dans chaque partie ; ainsi, les 2 mâles se stimuleront mutuellement et chacun sera dominant dans sa moitié de terrarium et fécondera ses 2 femelles.

_La ponte : à la fin de la période des accouplements, ont placera une boite de taille adaptée à la femelle (assez grande pour que la femelle puisse y rentrer) et garnie de vermiculite humide. Une fois les œufs pondus, on les placera en incubateur à 28-30°C et presque 100% d’humidité pendant 3 mois environ. Il y aura 3 ponte d’une dizaine d’œufs à 1 mois environ d’intervalle.

_Il est préférable de séparer les BB. Si cela est impossible, assurez-vous qu’aucun ne se montre dominant. Si c’est le cas, il faudra le séparer des autres.

Remarque : Le chlamydosaurus kinghi étant assez rare, même dans son milieu naturel. Il est donc assez cher à la vente (aux alentours de 2000 Frs pièce). Mais s’il a appris à être manipulé depuis son plus jeune âge, il s’apprivoise bien et peut faire un bon lézard de compagnie.